L'étoile du matin, échevelée de brume, Lève sa paupière carminée Sur l'instant présent déjà défunt. Le temps poursuit sa ronde Et déambule. Echappée d'un soupir de lune, Telle une plume d'ange égarée, La nuit pose sur mes mains Son ultime seconde. Une fulgurance allume Des veines de clarté Là bas, en ce lointain, Où s'éveille le monde. Déjà l'Astre consume l'ébène immensité. Le jour s'invente un jardin Aux fleurs vagabondes Que les nuées enfument... Des papillons dorés Qui périront demain Sur les cernbes sombres Du crépuscule!