Parcourir les sinus des hommes enrhumés Cette main mise aux lèvres des fauves en pleurs Et rêver dans un souffle du fleuve qui meurt À dessiner la ville d’où part notre temps
La mosaïque sombre de notre Occident – Cité au pied du monde à la peau couleur sang Ayant changé l’aspect déconstruit de la ruine Pour des miroirs brillants qui s’élancent au ciel
Automne rouge aux tombes des sentiers battus Le vert de tes poumons aux arbres centenaires Le jogging des jours sans – faire suer la peau À la musique source abreuvant tes oreilles
Chaque banc est un havre de mémoire morte Une plaque dorée qui nous gratte le dos La vie s’assoit dessus lisant des tabloïds Aux images d’un monde à l’essence jetable
Ces millions de corps noirs balayés par la pluie La foule ravalant tout espoir d’évasion S’ingère en gargarisme au sein du vaste tube Dans ses sucs et ses vents et s’écoule en bouillon
Le slalom agressif des êtres dirigés Vers un unique but – s’échapper de ces autres Pour se retrouver seul avec son habitude Dans l’étrange chaleur d’un écran de fumée
Le faible écho des voix s’accrochant au réel Sur le fil de ce feu finissant de brûler – La Grande Issue qui s’hurle au coin de chaque rue Pour rester au contact du mépris de la foule
Pouvoir survivre au rythme effaré de la roue D’un destin mal cerné – Multitude des yeux Qui ayant peur du vide avidement se fond Dans l’innommable – Londres lourde à digérer
Et le crachat soumis de celui qui te hait Te fais sourire – oui – le désespoir est vain Et en vain sa salive retombe à tes pieds Quand toi tu sembles aimer l’impact de la souillure
Comme des poux perdus sur une immense tête Tous ces pantins pendus à leur cravate en soie Crèvent de nourrir la bête – à tort et sans cri – Avide reniflant le beurre et son argent
Babel en son miroir qui pleure l’horizon De la bombe amorcée s’apprêtant à rugir – Lion des communautés qui observe toujours Le rouge froid des briques de ses yeux foutus
La gueule grande ouverte avaler de travers Sans tousser sans paraître s’étouffer – tenir Tenir le plus longtemps ce cri au bord des dents Ce beau cri de dément que nul ne veut entendre