J'ai posé sur mon ciel deux ou trois fleurs de lys, Un rayon de soleil dans les rues de Senlis, Un brouillard d'aquarelle, un horizon complice, Un matin qui s'éveille aux portes de jadis...
J'ai laissé sur ma route quelques miettes de pain ; L’habitude, sans doute, pour ceux qui vont plus loin... Écoute ami, écoute ; entends-tu ces lutins Qui boivent goutte à goutte la rosée du matin ?
Et mon cœur est en campagne ! Et mon cœur est en Compiègne ! Et je m'en ferai compagne Et la belle sera mienne !
J'ai repris le chemin qui mène à l'innocence, Un jour, il sera mien le vent de l'espérance ; Il est venu d'Amiens souffler sur mon errance Un souvenir ancien cueilli dans mon enfance...
Demain quand, dans ma ville, s’imprégneront mes pas, Je partirai tranquille vers un autre au-delà ; Au-delà des idylles, mon regard ouvrira Les bras de l'inutile aux portes de la joie...
Et mon cœur est en campagne ! Et mon cœur est en Compiègne ! Et je m'en ferai compagne Et la belle sera mienne !
Vincent MARIE 1987 Premier prix du concours des Poètes de Picardie 1988