Un bourriquet Tout étriqué Est appelé dare-dare À venir à la barre…
« Il faut que je témoigne, Dit-il avec empoigne, De la façon brutale Dont moi et le cheval Avons été Abandonnés, Jetés Sur le bas-côté D’un été Qui annonçait la puberté Et l’envie de partir, De grandir, De s’affranchir enfin de nous, Pour enfin mieux nous enfermer Dans le grand carton du tabou !
Combien de rêves lui faudra-t-il Entourés de cages futiles ? Combien d’enfants sont en exil Derrière ces barreaux inutiles ? Qui inventa les mots "puéril", "Internement", "folie", "asile" ? »
Puis on m’a donné la parole, Je n’avais pas le plus beau rôle :
« Mes amis, je vous en conjure, Ne soyez pas pour moi trop durs, J’ai cru bien faire en vieillissant ! Revenez bercer ma mémoire, Je veux me refaire une histoire, Je veux m’endormir pour un soir Et qu’on me raconte une histoire. »