Les traîtres secondes retombent Le long des quatre murs trop lisses Elles suintent, s'écoulent, se glissent Perlant mon cœur qui se fait bombe !
Dans le couloir Au verso de la porte, Je crois les voir, Gravés comme une eau forte... Je les attends, Oh oui, j'entends Le cliquetis des clefs Qui ne viendront me délivrer Que pour me mettre à mort ; Ainsi croient-ils régler mon sort...
Oui, les traîtres secondes passent Comme un café bien trop amer Elles gouttent, gouttent puis trépassent Et ne sauraient faire marche arrière !
Ils vont entrer Dans un trop religieux silence, Je vais crier Que je ne veux plus de clémence ; Je les entends, Je les attends, Je veux qu'on en finisse enfin ! Je ne vais pas me dérober ! Inutile d'espérer demain ; Ce lendemain, c'est bien trop loin Tant rêver vivre serait vain !
Et les traîtres secondes coulent Tout le venin de leur tic tact ; Elles s'impatientent au long des foules ! Il est temps de payer mes actes !
Allez bourreau, ne faillis pas ! Pour toi, je ne manquerai pas La lame effilée du trépas !