Dans le port de l’oubli se rouillent les bateaux Pétroliers et cargos ne sont plus que ferraille Sur les quais endormis souillés par les oiseaux Se distinguent encor des traces de bataille
Le vent pleure d’ennui il n’y a plus de voiles Les mats sont abattus, les marins sont partis Le soleil engourdi n’attend que les étoiles Pour quitter à jamais ces lieux tristes et maudits
Des enfants égarés ne cherchent plus la route Fouillant dans un bateau d’inutiles objets Beaucoup dorment la nuit tout au fond de la soute Ils vivent d’expédients et n’ont aucun projet
Dans le port de l’oubli meurent les illusions Le sang versé ici a laissé trop de traces Sur les quais c’est la nuit qui a toujours raison Transformant les remords en souvenirs fugaces