La cité fantôme et ses montagnes de sable Gémit sous le grand vent qui souffle du désert Plus une âme ne vit et seul rôde le diable Qui trouve en ces lieux la chaleur de l’enfer
Maisons d’ocre rouge aux ouvertures discrètes La vie vous animait, vous devenez tombeaux Dans vos pièces d’accueil et vos chambres secrètes Brûlaient pendant longtemps d’admirables flambeaux
J’entends encore au loin les chants crépusculaires Les appels des mamans et les cris des enfants Je vois sur les remparts les anciens sanctuaires Où s’en venaient prier des vieillards tremblotants
Les arbres rabougris qu’affectionnaient les chèvres Ont disparu aussi de l’environnement Les eaux fraîches du puits dont j’humectais mes lèvres Sont enfouies à jamais sous un éboulement
Adieu cité perdue, je te garde en mémoire Ton hospitalité, ton accueil chaleureux Tes femmes, tes bergers qui m’ont donné à boire Tes gamins turbulents qui me semblaient heureux