Sa bosse trimbalant dans un vaste désert Sous un soleil de plomb était un dromadaire Il transportait du sel en étant recouvert D’un palanquin doré et d’une toile claire
Il était fier de lui, de sa sobriété Ceux qui le taquinaient n’étaient pas ses amis Parfois il se fâchait perdant sa dignité Blatérait fortement, d’aucuns étaient surpris
-Je peux tenir longtemps sans une seule goutte Qui, à part le chameau mon bon cousin germain Oserait s’en vanter ? Nul, sans l’ombre d’un doute Ma bosse contenant mon eau du lendemain
Un tel privilège en faisait un heureux Il lui en fallait peu dans ce milieu hostile Oubliant la chaleur, les chemins sablonneux Il avançait le pas d’une allure facile
C’est au cours d’un repos, dans un vert oasis Qu’il fit une rencontre ô combien capitale Celle d’un gros scorpion caché dans les iris A qui il raconta son histoire banale
-Tu m’amuses vraiment, gros animal bossu Je peux tenir longtemps sans manger et sans boire Pendant plusieurs années, cela est bien connu Demande autour de toi si tu ne veux me croire
Ne pouvant supporter, de la part d’un scorpion Une telle leçon, notre camélidé En colère se mit sans plus grande raison Ecrasa l’insolent transformé en pâté
Hélas ! Le sol glissait, l’animal culbuta Se brisant la ganache, il en perdit la vie Se fâcher pour si peu, aller jusqu’au trépas Une preuve en effet qu’on peut mourir d’envie