Sur son auguste front se lisait la sagesse De ses yeux doux et clairs émanait la tendresse Je venais l’admirer dans son vieil atelier Où il sculptait le bois souvent des jours entiers
Ses mains aux doigts noueux confirmaient leur usage Personne ne pouvait lui accorder un âge Il était grand et fort, son dos était courbé Sur sa tête toujours, un chapeau enfoncé
Quand cet homme parlait, je restais bouche bée Sa voix claire et limpide était comme enchantée Il aimait la forêt, les fleurs et les oiseaux Il avait devant lui, de multiples ciseaux
Assis sur un billot, et de ses mains habiles Il façonnait souvent des femmes au corps gracile De charmantes Vénus aux contours harmonieux Que j’aimais caresser sous son œil malicieux
Son œuvre terminée posée sur la tablette Il prenait du recul, soulevait ses lunettes Il restait un moment dans cette position Avant d’effectuer des modifications
Un jour, il est parti pour son dernier voyage J’étais comme orphelin mais je vois son image Dans le buste de bois qu’il m’avait façonné Celui d’un vieux monsieur au visage ridé