Quand le jour point après une nuit étoilée, Mon âme frémit d’une triste mélopée, Empreinte de mélancolie et de marasme, De laquelle mon esprit conserve les miasmes…
Je retrouve alors cette chambre lambrissée d’or, Aux murs éclaboussés par le soleil couchant, Un piano ivoirin, lustré, poli, brillant Soupire un chant face à la fenêtre. Remords
Promène son indolence sur le front où, Fierté, beauté et courage, rivalisaient. Douce perfection, aux doigts fuselés qui jouent Mille accords, tantôt languissants, tantôt très gais,
Sur la fine corde de mon âme languide, Hélas, tes yeux diamantés et mystérieux Étincelant à travers leurs larmes acides Ne peuvent m’apercevoir. Mariage curieux
Entre la déesse Grâce et l’immonde Spleen, Rejeton de l’harmonie, symphonie trop fine, Trop sublime pour en noter tous les accords, Radieuse, éblouissante comme l’aurore,
Pourquoi pleures-tu ? De quels secrets ténébreux Sont cerbères ton front et tes yeux malheureux ? N’y aura-t-il jamais de fin à tes tourments ? … Bien vite, le soleil disperse dans le vent
Le souvenir de cette femme séraphique Et de ses belles euphonies mélancoliques. Ainsi, je ne puis l’aider, des ténèbres faire Jaillir la clarté, changer en éden, l’enfer.