L’eau chantante est douceur l’eau change et le courant Fait glisser le sommeil des arbres à l’océan Comme le long des berges paressant La longue rêverie des herbes sous le vent
L’eau lisse est malhabile et pourtant sa manière Efface les éclats et les ombres des pierres Emousse les serments et lasse les mystères L’eau mêle peu à peu l’or pur et la poussière
Même nue sous la neige même scellée de froid Pleure encore la douceur d’une eau claire et qui noie Tout au fond de nos cœurs blessés transis de joie Dans des larmes sans sel un chagrin feu de bois