Maman
Je me souviens encore, ce jour du mois de mai,
De notre corps à corps, le jour où je suis né,
La peur et la souffrance, du jour de délivrance,
La chaleur d’un baiser, qui fait tout oublier.
Un jour on se réveille, et la vie prend un sens,
Un jour pourtant pareil au jour de ma naissance,
Un jour où l’on comprend la tendresse d’un sourire,
Un jour où l’on apprend ce que donner veut dire.
Je me souviens petit, tu me mettais au lit,
Quand mes yeux se fermaient, quand j’étais fatigué,
Tu m’prenais dans tes bras et moi je n’bougeais plus,
J’étais bien contre toi, protégé des chahuts.
Un jour on se réveille, on vient d’avoir dix ans
Un jour pourtant pareil au jour de mes cinq ans
Un jour où l’on comprend la douceur d’un sourire
Un jour où l’on apprend qu’il va falloir grandir.
Te souviens tu maman, j’étais adolescent,
Un peu trop turbulent, pas très coopérant,
Je sais c’est arrivé, que je te fasse pleurer,
Peux-tu me pardonner, veux-tu encor m’aimer ?
Un jour on se réveille, on vient d’avoir vingt ans,
Un jour pourtant pareil au jour de mes dix ans,
Un jour où l’on comprend l’angoisse des soupirs,
Un jour où l’on apprend qu’il va falloir partir.
C’est aujourd’hui maman, qu’ma vie prend un tournant,
C’est elle que j’ai choisie, je sais tu l’aimes aussi,
Bientôt ce s’ra mon tour, d’attendre son retour,
Me dire qu’il fait bien noir, frémir qu’il soit trop tard.
Un jour on se réveille, on vient d’avoir trente ans,
Un jour pourtant pareil, au jour de mes vingt ans,
Un jour où l’on comprend, l’absence d’un sourire,
Un jour où l’on apprend, qu’il va falloir vieillir.
...
Un jour on se réveille, la vie prend tout son sens,
Un jour pourtant pareil, au jour de la naissance,
Un jour où l’on apprend, ce qu’est un souvenir,
Un jour où l’on comprend, qu’un jour tu vas mourir.
Je me souviens encore, ce jour du mois de mai,
De notre corps à corps, le jour où je suis né,
La peur et la souffrance, du jour de délivrance,
La chaleur d’un baiser, qui fait tout oublier.