Sous la lune
Ce soir funambule, je trinque à la lune,
En mots ivres doux, en vers aigres fous,
Ce soir de ma plume, je bois l'amertume,
D'un monde idéal en verres de cristal.
Sans sous, sans envie, compter les soucis,
Tout seul sans ami, tout seul dans la vie,
Marcher, exister et rire sans chanter,
Cloné, transformé, vivre sans aimer.
Je hurle vers le ciel, au monde virtuel,
Mon cri de rappel, mon cri de mémoire,
Pour tous ces déboires et ces ostensoirs,
Je hurle dans la nuit, en ville endormie.
Ce soir funambule, je trinque à la lune,
En mots ivres doux, en vers aigres fous,
Ce soir de ma plume, je bois l'amertume,
D'un monde idéal en verres de cristal.
Loin des cris de guerre, des maux de la terre,
Les mots dérisoires, les cris péremptoires,
Asile pour Hélène, belle ville de Troie
Vaincue par la haine et la bonne foi.
Je lance vers le ciel, des odes en accord
Musique irréelle, fruits de corps à corps
Chargés d'émotion, de cris de passion
Tissés par la vie, des cris d'harmonie.
Ce soir funambule, je trinque à la lune,
En mots ivres doux, en vers aigres fous,
Ce soir de ma plume, je bois l'amertume,
D'un monde idéal en verres de cristal.
Loup gris asservi, espoirs évanouis,
Hors bande sur la lande, lance ma complainte,
Obole ou amende, sans doute une plainte,
Brisé par les routes des chiens et des doutes.
Je lance vers le ciel des ondes en rappel,
Je hurle à la lune en haut de la hume,
Le cri de ma plume, chanson éternelle,
Triste ritournelle, comme la vie est belle …
Ce soir funambule, je hurle à la lune,
En mots ivres doux, en vers aigres fous,
Ce soir de ma plume, je crie l'amertume
D'un monde idéal en vers de cristal.