Il pleut des larmes de suie Sur la grande ville endormie, Sur ses toitures vert de gris Et ses réverbères alanguis, Mais les gouttes qui s’enfuient Piègent dans leur courte vie Un bref éclat de lumière Comme une étoile éphémère.
Il pleut, des armes de nuit Sur les petites vies noircies, Sur les cœurs endurcis Obnubilés par leurs paris, Et les gouttes qui s’enfuient Ne gardent de leur pauvre vie Qu’un bref souvenir de folie Comme un espoir trop vite fini.
Il pleut des larmes de vie Pourtant, quand revient la nuit, Quand s’allument les chandelles La belle nuit de Noël, Quand l’émotion qui se dégage Réveille les cœurs de tout âge D’un bref éclat de lumière Comme une étoile éphémère.
Il pleut des larmes, la nuit, Dans les cœurs endurcis, La belle nuit de Noël Quand la vie se veut belle, Quand les trêves qui s’en viennent Taisent et estompent la haine, D’un sourire ou d’une larme, Dans le silence des armes.