Je suis seul dans ce jardin Fidèle adorateur de mille objets divers La Nature incante son éternel refrain De doux parfums s'élèvent très haut dans les airs
Les fleurs se penchent et me frôlent parfois Poussées sans pitié par la brise légère Un flux sensuel s'insinue en moi Je reste en émoi sans savoir que faire
L'atmosphère s'enivre du chant des oiseaux Le soleil en agonisant embrase les tapis verts Je respire de loin les vapeurs des calmes eaux Où a élu demeure le héron grand et fier
Et voici que jaillit des pétales vermeils Un singulier soleil dont l'éclat clair Comme les feux jailissant de l'ardent éclair M'illumine autant qu'il m'émerveille
Plongé dans les méandres du ressouvenir Je me souviens maintenant d'Elle Ce fruit défendu ma belle Dans sa main fluette une lyre
Ses notes font vibrer le Néant séculaire Valser les oiseaux et ployer les roseaux Je reste figé en parfait solitaire Ecoutant la Musique attendant le tombeau
Les hirondelles dans le Ciel tourbillonnent Cependant ma Muse zigzague vers les sentiers battus J'observe catastrophé absolument abattu Son envol de cime en cime Elle papillonne
Effaré je cours la rattraper Colère Je sais que je ne la reverrai plus En un souffle Elle a déjà disparu Vers la ville fuligineuse abîme de misère