Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Voklin Pierre

Ivresse

quand j’me sens déprimé, je file au bar au coin
y a toutes sortes d’alcools et de jolies serveuses
on y paume toutes ses tunes et sa belle santé

mais j’y retrouve mes rêves, et derrière le comptoir
des filles pour compagnie - et parfois un peu plus -
Ah que viennent la nuit et tous ses sortile`ges !

que le verre se remplisse et se remplisse encore
que l’alcool remonte tout en haut des méninges
que les neurones enfin se noient dans les degre´s

les degre´s de l’alcool ne mènent pas bien loin,
c¸a enlève toute envie, ça retranche du monde
quand les paroles s’engluent dans la fume´e du bar

plus d’amis plus de femme plus d’enfant plus d’famille,
tout c¸a s’est de´biné un jour de lassitude,
un jour d’espoir perdu au fond d’un verre vide.

cette lueur d’espoir noire comme un jour de deuil
j’en ai plus rien a` faire - je suis tout déglingué -
seul compte le verre... et la fille qui le sert !

petite ! mets-m’en un autre
juste pour aller plus loin dans l’oubli de ma vie !
l’alcool, grand coup de vent qui emporte la te^te

Il noie l’e´cume des jours
Il embaume le coeur
Il caute´rise l’a^me

celui que je pre´fe`re c’est le petit rose´
on le boit en e´te´, c’est frais comme le matin,
en hiver c¸a re´chauffe quand t’en bois sans arre^t

j’ai les tripes de´fonce´es
et l’urine facile
et la tête qui tourne

petite ! Allez, un dernier coup ! et prends-en un pour toi !
m’en veux pas de rentrer et de te faire faux bond,
j’ai plus rien a` donner, juste envie de vomir

je remonte la rue comme un rafiot qui tangue
qui a plus de capitaine, qui a plus de matelot,
seulement un diable hilare qui se marre à la barre.

je monte jusqu'au cinquie`me m'agrippant à la rampe
d’un immeuble minable ou` se tient ma soupente
j'avance en tâtonnant dans le noir de la nuit

je m’affale sur le pieu qui pue le degueulis
je gerbe des hoquets dans l’oreiller creve´
je chiale comme un petiot qui a perdu sa maman

demain gueule de bois et la tronche mal rase´e
je retourne au boulot mais je suis pas fiérot,
je ne suis qu’un poivrot... et j’en ai plein le dos !