quand j’me sens déprimé, je file au bar au coin y a toutes sortes d’alcools et de jolies serveuses on y paume toutes ses tunes et sa belle santé
mais j’y retrouve mes rêves, et derrière le comptoir des filles pour compagnie - et parfois un peu plus - Ah que viennent la nuit et tous ses sortile`ges !
que le verre se remplisse et se remplisse encore que l’alcool remonte tout en haut des méninges que les neurones enfin se noient dans les degre´s
les degre´s de l’alcool ne mènent pas bien loin, c¸a enlève toute envie, ça retranche du monde quand les paroles s’engluent dans la fume´e du bar
plus d’amis plus de femme plus d’enfant plus d’famille, tout c¸a s’est de´biné un jour de lassitude, un jour d’espoir perdu au fond d’un verre vide.
cette lueur d’espoir noire comme un jour de deuil j’en ai plus rien a` faire - je suis tout déglingué - seul compte le verre... et la fille qui le sert !
petite ! mets-m’en un autre juste pour aller plus loin dans l’oubli de ma vie ! l’alcool, grand coup de vent qui emporte la te^te
Il noie l’e´cume des jours Il embaume le coeur Il caute´rise l’a^me
celui que je pre´fe`re c’est le petit rose´ on le boit en e´te´, c’est frais comme le matin, en hiver c¸a re´chauffe quand t’en bois sans arre^t
j’ai les tripes de´fonce´es et l’urine facile et la tête qui tourne
petite ! Allez, un dernier coup ! et prends-en un pour toi ! m’en veux pas de rentrer et de te faire faux bond, j’ai plus rien a` donner, juste envie de vomir
je remonte la rue comme un rafiot qui tangue qui a plus de capitaine, qui a plus de matelot, seulement un diable hilare qui se marre à la barre.
je monte jusqu'au cinquie`me m'agrippant à la rampe d’un immeuble minable ou` se tient ma soupente j'avance en tâtonnant dans le noir de la nuit
je m’affale sur le pieu qui pue le degueulis je gerbe des hoquets dans l’oreiller creve´ je chiale comme un petiot qui a perdu sa maman
demain gueule de bois et la tronche mal rase´e je retourne au boulot mais je suis pas fiérot, je ne suis qu’un poivrot... et j’en ai plein le dos !