Tu m’as demandé des raisons convaincantes, D’avoir un jour choisi le plaisir de la nicotine. Une chose si ridicule et pourtant si conséquente. Qui meurtrit les entrailles et noircit la poitrine.
Je te conterai, à cet effet, l’histoire de Troyes l’antique, Ravagée et détruite par la folie de son prince Paris. Qui enleva de Ménélas sa reine Hélène la magnifique, Fruit amer de l’amour, j’en fis autant jadis !
Je te parlerai encore de Roméo et Juliette Et de Vérone la belle, témoin de tant de querelles. Ils firent, de leur passion, leur ultime quête Pour finir au trépas, tous deux, le fou baisant sa belle.
Que dire aujourd’hui lorsque j’assassine ma poitrine N’avais-je pas, naguère, tué mon cœur ? Si je prends, à présent, la nonchalance pour doctrine, C’est que je ne mesure plus les méfaits de la douleur.
J’ai perdu, le même jour, Hélène et Juliette. J’en avais même haïs le doux parfum des fleurs. Maintenant je caresse de mes doigts et baise cette cigarette Inspirer à en mourir et la jeter ! Quel bonheur !
J’ai pensé et douté un jour De la clope et de la flamme. Je me suis rappelé l’amour Et j’ai arrêté les femmes !