Voici qu'est venu l'insaisissable Apparition d'un instant de sable Qui poudroie l'or entre les mains Malhabiles et blanches du chagrin L'Ange s'est envolé Et son sillage ailé Déjà vêt de ses contours La poussière osseuse Epaisse et paresseuse Des Heures et des Jours Vole aux lignes déliées ! De ta légère destinée Et comme un joyau secret Ravi aux fers du coffret Que brille ton bonheur A l'oreille rouillée de mon coeur Va là haut loin ! Mais laisse au moins Espérer que le doigt humide Que j'offre à la brise timide Puisse retenir des froides nuées Le rouge écho d'un baiser.