C’est un beau soir ligérien Où pour un rien Le grand fleuve vacille Dans l’odorante résille D’une treille de roses sauvages Eclatant sous de longs nuages
Au loin comme ma conscience Un méandre paresse avec indécence Dans les langueurs vespérales Qu’aspergent de leurs eaux lustrales La douceur humide du paysage Et son harmonie sage
Pardonnées sont les velléités Effacées, les taches de la journée Il n’y a plus d’époque Les temps dont on se moque Les calendes essoufflées Sont miraculeusement ajournés
Ne vient que l’immense rêverie Au goût d’un vieil infini Quelque chose comme un Lamartine Qui fait de l’absolu un intîme Du ténu et de l’infime Le domaine d’un sublime.