Ce soir au travers d’une glace sans tain Le monde se fait tantôt proche et lointain L’horizon se pare de l’éclat des coraux Et lustre la colline du poli des émaux Lorsqu’en rubescentes apogées s’allume Le vaste paysage que délie une plume.
Dans la volupté du pur éther pacifié S’attroupe la constellation extasiée Nuée folle des milliers de passereaux Au ciel de feu qui se perdent aussitôt Laissant l’air spiralé de leurs ondes En poignées de sable jetées au monde
Tel un vif argent et gravissant mercure L‘esprit libre gagne les hauteurs de l’azur Et atteint à la cime les gaz turbulents Aux atomes que heurte la membrane du vent Et les pensées dans l’œil clos de l’intérieur Se consument dans les nappes supérieures
S’incrustant à l’ivoire mat du médaillon Que porte à l’étendue le chant des grillons Un visage que foule la meute des meules Se détache lisse des territoires veules Et déchire l’incrédule voile du doute : La déesse a posé son astre à la voûte.