L’autre jour en flânant, J’ai rencontré Satan Il m’a dit : « Cher ami, Je suis vraiment ravi ; Les hommes se déchirent, S’entretient, se détruisent, Tout cela me fait rire Parce que le Bien s’épuise. Partout on parle bien Et on défend la Paix ; On veut aller très loin, Construire un monde parfait. Or la réalité est un constat tout autre, Où l’amour est apôtre Dans un monde d’athées, De mort, d’impunité. Cela n’est-il pas beau ? Cela te fait envie ? Je ne lui ai rien dit À part peut-être qu’ami N’est pas vraiment le mot Que j’emploierais ici. Puis j’ai rencontré Dieu Avec les larmes aux yeux Qui, lui, m’a déclaré Non sans être effondré : « Je ne comprends plus rien De ce monde qui est mien. Qu’ont-elles donc dans le coeur Toutes ces créatures Qui par leurs mots torturent Moi qui suis créateur ? J’aimerais par mon âme Contre Satan l’infâme Et pour l’éternité, Tout remettre d’aplomb. C’est là ma volonté Et non ma confession. Je lui ai répondu Qu’en tant que simple humain Je n’ai pas l’ambition Nécessaire au dessein Et à la création Du paradis perdu. En revanche il m’a cru Quand avec mes faux airs De jeune garçon sincère Je lui ai fait comprendre Qu’en fait il faut reprendre Tout depuis le début.