Les teints clairs des néons donnent un ton blafard Aux murs blancs d'un asile à l'abri des regards. Dans sa loge, à une heure, un infirmier soupire, Bientôt, la trotteuse l'empêchera de lire.
La chaleur de l'été, à peine supportable, Dans les chambres des fous chaque journée accable. Alors que monte au nez une odeur écoeurante, Sort de la chambre vingt une plainte stridente.
Tel un chien qui aboie dans un lotissement Provoquant de ce fait de nouveaux aboiements, Dans l'asile bientôt de chaque chambre on crie, Comme on l'a fait tantôt, lorsqu'il était midi.
Le patient sept cent trois s'accroche à ses barreaux, Le patient huit cent seize se taille en lambeaux. Quelques tours de trotteuse et tout redevient calme, Et le bruit du néon succède au grand vacarme.
L'infirmier, soulagé, ôte son marque page, Se délecte du calme après ce long tapage. Bientôt, à deux heures, dans la petite loge, Un soupir couvrira la chanson de l'horloge.