Hymne à Abdellatif DARKAOUI ancien prisonnier de Hassan2 au Maroc
Dans la prison de l'artiste Des images débordaient En cette période bien triste Des prisonniers croupissaient Dans des égouts qui pissaient La création que dictature sabordait
Aux heures où lumières de bougie étaient ses yeux Flottaient des traits magiques sur ses toiles musicales Dans sa tête il cogitais des plans de comètes des cieux Abdellatif parlait, dansait, criait mais surtout pensait Il traitait ses blessures avec ses pinceaux et pansait. Il luttait à coup de crayon et de dentifrice sur grande voile.
Il entend du fond de ses entrailles Les sons aigus des futures batailles Dans la cadence des coups de burin Et de la transe des feux de vulcain.
Regardez-le, courbé sous la flamme qui danse. Vomir les braises des haines et des violences, Et quand ses doigts se taisent qu’il parle tout haut L’outil des délivrances, a sculpté dans ses mots.
Il y a mis sa vie dans ses écrits sur bois Il a écrit, il a crié avec son âme Dans le silence de ses mains et de la flamme Il s’est tu pour calmer son esprit aux abois
C’est sa façon à lui de brûler le mensonge De lutter pour que s’impose la vérité Chaque coup de burin tue la méchanceté Chaque courbe sculptée accomplit ses songes
Entre Ciel et Terre, long est son combat contre les démons. Il reviendra châtier ceux qui restent toujours en amont. Dans l’atelier, il a les armes contre ce qui dérange Et son œuvre se dressera avec la force des anges.
Enfin, c’est ce qu’il croit, Empreint de cette foi Qui lui ôte la peine De ce monde de chaîne.
Et soudain entre en scène Une noble âme, un belle poétesse Seule, elle sait réduire sa peine Et pas par politesse, fine délicatesse.
Une étrange relation transcendante La mémoire de l'artiste retrouvée Il distribue les scenari, scène redondante Finalement, la valeur de Abdellatif est éprouvée.