Viens ! Joins ton souffle à mon souffle pour chanter l’amour Et délires tes désirs cachés sur le champ de mon corps. Viens ! Enivres-moi de tes grâces pour cueillir le bonheur. Et laisses éclore tes ébats au chaud de mon sol.
Viens ! Tu sauras m’éblouir comme un écrin de joyaux, Qui émerveillera ma vue de tes bijoux brillants. Mon trésor enfouis t’apparaîtra plus beau, Se joindra aux tiens pour enflammer tes diamants.
Viens ! Je saurai te lire comme le livre de Dieu Qui me parle de ses saints et de tous ses anges. Et je remercie mère Eve de tomber des cieux Pour abreuver le monde de ses charmes étranges.
Viens ! Assoiffé que je suis, je suis ton Adam, Nécessaire à ta vie comme l’eau à la terre, Je t’offrirai mon être ainsi que mon âme, Pour me nourrir de ta faim et assouvir ta chair.
Viens ! Effronté que je suis, je suis ton amant, Qui s’éprend de tes grâces pour élire ton nom. J’implorerai Venus de m’aider de ses dons, Pour venir étreindre la toison de ton mont.
Viens ! Serres-moi de tes bras, enlaces-moi de tes formes, Et laisses causer ton corps de ses mots muets. Loues Dieu par ta joie et célèbres par ses psaumes, Ces jouissances éhontées inhérentes à tes traits.
Viens ! Abreuves moi de ta soif, je te nourris de ma faim, Enchantes-moi de tes courbes, je t’élève sur mes cimes. La nuit s’éclairera de nos yeux et nous sera témoin : Nous voulons chérir la vie pour fuir les crimes.
Viens ! Dieu, l’immuable, le savant, a sûrement raison, De te faire ma compagne et ma fidèle épouse, Et nous susciter de sa glaise dans sa nouvelle maison, Pour durer prêt de toi et te rendre heureuse.