Un matin dénudé s’en allait un prêtre Les épaules courbées dans sa large tunique Tout païen assuré l’aurait pris pour traître S’il n’avait pas au cou cette croix catholique.
Chemin faisant il prie, rien de plus innocent Le front lourd et l’œil bas, en prononçant ses vêpres, Il rend compte au seigneur de l’état de son sang Pollué par la foi- une bien étrange lèpre…
Le divin credo creuse ses rides austères Mais un détail odieux dénonce sa folie : De ses mains fripées il caresse un rosaire Geste cruel et vil d’une langueur salie
Le malin rétif dévore ses entrailles Mort, le pouvoir de Dieu! judas l’avait écrit... Des lois du ciel l’atroce vieillard se raille Car dans ce chapelet des âmes d’enfants crient !