Bien qu'avec toi, l'Éternité fut brève Puisque promise avec mainte légèreté, Je te dois : mille illusions et la fierté D'avoir rêvé d'Amour et aimé ce rêve
Parce que, trop naïf, je m'imaginais Sans t'avoir corporellement connue : Ta chair de Femme expressivement nue Et son charme assassin ; j'hallucinais !
Car notre idylle fut une noce en noir, Perdant en éclat ce qu'elle gagnait En monotonie - même quand se joignait Un flamboyant Soleil au déclin du soir
Redevenu ce corps déshabité et glacé, Dans ce qu'il me reste d'âme et de cœur Erre et s'attarde, avec un rire moqueur : Ton souvenir - imparfaitement effacé
Au sein des nuits, en jetant mon regard Sur le chemin que nous avions parcouru, Je ressens ton parfum évaporé, disparu Qui, mollement, retombe en brouillard
Je me dis alors que : pour toi aussi Qui garde ancré ce jour d'abandon, Viendra l'oubli - à défaut de pardon ! Nous devons grandir encore, c'est ainsi.