Curieux, ce cœur qui vit sans passions Et -même frissonnant- se tient éloigné du feu ! S'il fait : de sa solitude le poignant aveu, Les ténèbres seules entendent ses confessions
Cache-t-il l'Amour comme on cache un trésor ? Lui, dont aucune main n'a caressé la chevelure, S'approche du ciel sans craindre la brûlure Du Soleil irradiant - qui change tout en or !
À la faveur du firmament qui s'éparpille Dans le fouillis d'un tiroir - gardé secret, Trouve-t-il le reflet du miroir indiscret Lorsque, à la fin du jour, il se déshabille ?
Peut-être est-il déjà lassé, curieusement, Des parfums délicats que la fleur arrosée Légère comme la plume et pure telle la rosée, Distille sur les péchés, religieusement ?
On dirait cependant, que la larme apaisante, Triste leurre - au lieu de l'embellir : l'enlaidit ! C'est ainsi que ce cœur - ironique ou maudit, Voit en l'abstinence : une douleur bienfaisante.