Muette comme une ombre et plantureuse Dans sa robe noire - la nuit aux bras nus Étreint mes rêves, enfanteurs inconnus Lançant leurs échos à l'âme aventureuse
J'entrebâille la Porte de mon Monde Et j'en fais un décalque ; je me réfugie Sous les draps blancs de la nostalgie, Heureux de fuir si le tonnerre gronde
Morphée, qui m'accorde une faveur, Sur un pan du Ciel étire une comète Et, de mes délicates mains de poète, J'y peins mon vivant portrait : rêveur !
D'or et de feu, mes lignes d'écriture Y décrivent une-et-mille arabesques Et chantent : cantilènes romanesques, Avec une céleste - mais virile - tessiture
Finement encré, l'imaginaire s'ouvre : Ailes déployées, s'enlacent des images En périphrases mouvantes et messages Que le Temps fige enfin, puis recouvre.