J'ai vécu au jour le jour, dans l'attente heureuse De te revoir ! Avec un savoureux plaisir, Sans remords ni haine, j'ai goûté à loisir : De mon cœur grand ouvert, la blessure amoureuse
Que tu m'aimais toujours, j'ai caressé l'espoir, Avec des yeux d'enfant qui découvre le monde Et j'ai ressenti, à chaque instant plus profonde : Ta présence étreignant le grand calme du soir
Sais-tu que, le gîte, le couvert et la table : Tout encore - y compris le pardon - t'attendait ? Voilà pourquoi, sans doute, le Temps suspendait Contre toute espérance, son vol redoutable !
Et voilà pourquoi, sans trompette ni tambour, Loin des scherzos de ton violon ubiquiste ; Seul avec ma candeur d'âme, ni gai ni triste : Sans rien regretter, j'ai vécu au jour le jour.