Je pourrais, avec des rimes, faire la cour À l'hiver - vieil ennemi des couleurs vives Et voir en un lac gelé : un miroir d'amour, Des esprits calmes séjournant sur ses rives
Je pourrais m'émouvoir du feu que contient Ce miroir d'amour, oublié, quasi posthume, Dont le tain rend perceptible et entretient : L'âme d'une fleur, mourante, qui se consume
Mais, c'est un cœur-de-glace qui palpite Au delà du pensable ; au delà du connu, Dans la nuit sans vie, rancie et décrépite Qu'est ce désert morcelé, frigide et nu.