Sur l'antique chemin, comme un rituel : Je trace ma route, je pars en balade ; Au milieu des vergers, j'assiste au duel D'automne qui vient et d'été qui s'évade
Ah, combien j'admire et savoure en tremblant Ce que la Nature contient d'harmonies Dans les bruissements doux que font, en tombant (Et lâchant leurs parfums), les feuilles jaunies !
Comment ne pas chérir le charme discret D'un mince reflet sur les fauves ombrages Et n'y trouver mystère, énigme ou secret ? Disons-le clairement ; parlons sans ambages :
Si octobre me fait quelquefois chanter Ou me met au cœur des allégresses vaines, C'est que je sais combien je vais regretter Les longs soirs d'automne, ces heures lointaines
Lorsque, sur les chemins blanchis, un enfer - Exagérément froid, horriblement sombre - Aura fait son œuvre ; ce sera l'hiver !