Il suffit de peu pour que son corps s'embrase, En prélude à l'aubade : un bouquet de prose Ou, se mêlant au frisson, le parfum d'une rose Et l'éclat de rire au beau milieu d'une phrase
Glissant la lumière sous la soie de nos draps Elle chante le désir - de sa bouche amoureuse, J'abandonne -d'un baiser- mon âme aventureuse À la moiteur divine qui m'appelle en contrebas
Envoûtée de chaleur, elle se prête à la caresse Que ma langue dessine sur son ventre brûlant, Vers un Paradis bleuâtre au spectre aveuglant Des soupirs s'envolent de sa gorge en paresse
De partout, belle Vénus cherche un Séraphin nu Mais, à parler d'amour, c'est Éros que l'on cite Je deviens Apollon - plus subtil, moins explicite Et, s'infiltre en moi : ce désir jusque-là inconnu
Des derniers émois de la veille, en son lit déserté Fuit-elle l'amant affolé au cœur tremblant d'envie Ou cet éternel romantique, lassé de sa pauvre vie Et, qui se perdit - faute d'avoir conquis sa liberté ?
Au diable le Graal, la croix, le Christ et la tombe ! Des spleens divers, pas la moindre trace en elle, La flamme qui vacille mais qui demeure étincelle Est ma seule Foi, le charme auquel je succombe.