Semblable à l'Océan par ses flots agités, Longtemps, je me suis tenu à distance De tout ce qui vit et des lieux habités ; Me couchant de bonne heure, en substance
Avec les rythmies d'un cargo dans la houle, Je ne songeais plus qu'à dispenser l'amour Et j'ai tout trop aimé - hormis la foule ! Te sachant vivante : j'espérais ton retour
Souvent plein de regrets, parfois vainqueur, Je parcourais, seul, l'immensité des plaines Pour m'ôter les épines plantées dans le cœur Et rêver, caché, mon rêve d'idylles prochaines
Tel je vivais : tout seul, libre et silencieux Cherchant loin les feux blancs des sémaphores, Sitôt qu'au sortir de longs sommeils captieux : Je perçais les lumières brumeuses des aurores.