C'est ici - l'arrière-monde tentaculaire Aux longs doigts de brume crépusculaire Où le ciel gris et bas comme un tombeau Ensevelit mollement tout ce qui est beau
On dit de ce sol ingrat et lamentable Qu'il renferme le pouvoir épouvantable D'hybrider : paysages et sang animal Et donner à l’œil une vision qui fait mal
Les franges brutes de la vie contemporaine Se dissolvent ici, en une fange souterraine Au carrefour des saisons, de début décembre Jusqu'à la -démoralisante- fin de novembre
Enfant, c'est ici que -naïvement- je rêvais ! Dans ce que la Nature recèle de plus mauvais : Un amas carnassier, une mâchoire qui mutile Et dont on ne se défend plus - c'est inutile.