C'est une aube pâle ; le soleil auroral, Aux primes lueurs va rendre éblouissant L'éclat tardif et le charme languissant D'un rêve-oaristys que j'effeuille, floral
De ses doigts ambrés, la nuit silencieuse Soulève, puis déroule son voile duveté, Rendant à mon cœur plein de lasciveté : Sa tendresse mystique et révérencieuse
Tiré - subito - de cent ans de sommeil, Je recompose une sensation coutumière : Mon âme funambule, nimbée de lumière, Se désembrume enfin - adossée au Soleil
J'entends - sans la voir - une entité amie, Serait-ce : des Enfants recréés en Anges Qui magnétisent l'air, de rites étranges Et formules magiques prises à l'Alchimie ?
Quoi qu'il en soit, ces divins Messagers Ont fleuri de lys diamantés leur front, Leurs parfums - à jamais purs - font : Un nuancier inimité d'effluves légers
Voici l'aube aux teintes claires ! Se noue En souffles éthérés : l'imperceptible lien Tel un voyage abstrait sur un fil aérien, Un ballet d'ombres dont le vent se joue.