Dans l'intimité bienheureuse des soirs vainqueurs, L'éternité tranquille et douce veille sur nos cœurs Grands-ouverts, à l'abri des regards indiscrets Et du soin qu'ils prennent à trahir nos secrets
Nos émois s'y pavanent, habiles et superficiels Et, leurs mots aussi bleus et roses qu'artificiels, S'ils chantent le rêve sur des planeurs à réacteurs, Nous taisent ce qu'ils savent des Paradis menteurs :
Passions naissantes, peuplées d'indomptables furies Toujours accompagnées de nos chimères chéries Qui, par trop de présence dépassent l'entendement Et nous ébahissent à petit-feu - ô si froidement Que, même quand le Soleil - éclipsé peu à peu Force la dose et -par l'ivresse tenté- trouble le jeu, Ce clair désordre, pour en fait : nous désemparer Puis, nous enivrer assurément et nous égarer, Nous emmène avec lenteur, via un chemin dévoilé Par-delà le Ciel laiteux - jusqu'à l'horizon étoilé
Mais, l'Amour suprême - peut-être ici capricieux, Dort -à n'en plus finir- d'un sommeil silencieux Vibrant au rythme sensuel du vertige alcoolique Quand deux âmes se fiancent, en coma idyllique.