Je t'écris, appuyé à la vitre d'un train Qui me conduit bien loin, vers une autre existence : Repos, paix solitaire et silence d'airain M'attendent au bout du voyage qui commence !
Dans le clair-obscur du crépuscule installé, J'imagine (à l'heure où tu lis ces quelques lignes) Ta mine, pensive du bonheur en allé, Agréant l'abandon auquel tu te résignes
Et je devine, sur tes lèvres les « pourquoi ? » Mais... Après sept ans de loyauté assidue, J'aurais fait de même avec une autre que toi ! Puis, d'aucuns te diront que c'est chose entendue :
Les jours de délices viennent, puis s'en vont ; C'est la Vie qui le veut, vénérable et sacrée ! Des couples se refont quand d'autres se défont ; Tout se transforme, rien ne meurt ni ne se crée !
Ainsi s'en va l'Amour... À peine a-t-il cessé Que déjà l'oubli vient ! L'heureuse agonie sonne, Pourquoi donc des regrets ? Car si je fus blessé : Mon cœur, comme le tien, se console et pardonne !
Adieu, mon ange, adieu ! Surtout, garde la foi ; Ne laisse pas le froid s'infuser dans ton âme ! Concernant tout ce qui t'attache encore à moi : Fais-en donc, pour la peine, une vivace flamme.