Ô les frêles parfums, quand septembre s'effeuille Pour fêter le retour de l'arrière-saison Et qu'au jour déclinant, la forêt se recueille, Émergeant à demi d'une étrange oraison !
Tous les reflets du ciel, comme dans un beau rêve, Tamisent leurs contours dans le pourpre et les ors ; Ô l'ardente langueur, qui fomente et s’élève En dentelle d'ombres, des irréels décors !
C'est l'été qui s'enfuit à grandes enjambées, Puis laisse l'automne chamarrer leurs couleurs Aux hautes frondaisons, splendidement nimbées De teintes d'incendie et d'exquises pâleurs
Mais ô les jours confus ; ces feux crépusculaires Propageant sur nos cœurs mille peurs de mourir ! Érables, marronniers, colosses séculaires, Bientôt seront nus et vont tantôt dépérir.