Le jour a percé la forêt, qui se colore Et mêle à ses tons chauds les accents mélodieux De la faune ; avec le ciel pour cadre : l'aurore Dans son glorieux réveil, à son tour se redore, Subit ton charme sévère, Automne radieux !
Comme un baiser reçu de lèvres étoilées, Ton charme sévère, tes pourpres et tes ors Flambent à nos yeux, dans les somptueux décors Qu'auraient brodé d'ombres, tes lumières voilées
Les feuillages, ce matin, semblent des bijoux Et l'horizon : une robe de moire claire De pareille féerie que l'opale lunaire !
Le Soleil enfin darde, en rais fauves et roux, De l'arbuste nain jusqu'au chêne centenaire :
Dans les bois, le jour se lève, à pas lents et doux.