Elle savait les regrets dont on peut se nourrir Ignorant, d'en-haut, la sainte voix du Pardon Avec ses rêves d'amour en guise d'édredon, Condamnée à vivre - mais résolue à mourir
Désertée par l'espoir - Charlotte est morte, Victime des plus beaux yeux du Monde ! J'ai, pour expurger ma tristesse profonde, Cloué un oiseau de malheur sur ma porte :
Un affreux cygne noir aux flancs émaciés Puni d'une agonie douloureuse et lente Respire à peine, gémit, s'afflige et se lamente, Ses cris entre-fendent mes pleurs disgraciés
Ce petit cœur calciné, dont j'ai fait mon repas, Qui allégorise la blessure -irréveillée- en elle Est l'indicible vide que creuse l'absence éternelle, Que même un châtiment sans merci ne comble pas
Ma pâle Charlotte est partie, dans sa robe rose S'abréger les souffrances d'un Destin odieux, Dans le vent lugubre et chargé de longs adieux Telle une soleilleuse lumière blonde : elle repose.