Quand Sarah tisse des mots - qui deviennent des rimes Faisant jaillir à longs flots son besoin d'être aimée Elle donne des noms à ses combats les plus intimes Avec ce qu'elle a d'immortel : une passion enflammée
Un poème suffit à réchauffer son Cœur glacé Surchargé de chagrins et dévoré par l'ennui Même si l'oubli n'a pas complètement effacé Les rêves trompeurs qu'elle n'a plus aujourd'hui
Si les vraisemblances - dont elle fuit la contrainte Lui paraissent des jeux futiles et sans conséquence, Son grain de folie, sa gaieté - et un peu de crainte Exercent encore sur elle une heureuse influence
A la sève pure du dedans - pour adoucir la blessure Elle synthétise l'ivresse et le spleen baudelairien Pour moi, qui soulage son âme défaite et la rassure, Elle crée un espace éthéré, quelque chose d'aérien
Quand Sarah déclame ses vers, d'un air embarrassé Elle enfante le Feu, rayonne d'un sourire inattendu, Si je lui donne rendez-vous dans la nuit du passé C'est pour mieux embellir le Bonheur qui lui est dû.