C'est un coin de nature où, l'âme reposée : Dès qu'ont cessé les temps froids, longs et somnolents, Sur l'herbe humide et fraîche encore de rosée J'aime à poser mes pas légers, feutrés et lents
Sans autre but que de marcher, dans la lumière, Nonchalamment je vais où me mène le cours (Tout en déploiements méandreux) d'une rivière Dont l'eau coule, douce, comme coulent mes jours
Et la vie, soudain, prend un aspect moins austère, Tellement est puissante l'infinie majesté Que m'instillent aux yeux, avec tant de mystère : Les tons changeants, sur l'eau, du ciel bleu reflété !
Seul, libre et fervent, je pourrais chanter, mais n'ose Troubler l'âme calme des lieux (peu fréquentés) Où s'épanouissent, sitôt l'aube déclose : Flore intacte et faune d'inédites beautés
Ô chemins à peine frayés, sentes fleuries ! C'est dans ce bel écrin de vivantes verdeurs Qu'intimement, j'unis rimes et rêveries ; Enivré de couleurs, de fredons et d'odeurs.