Face à la mer, ce soir, ma mélancolie médite Ses aurores de printemps, crépuscules d'étés Et calmes frais - trop tardivement regrettés, Mon Dieu, l'hiver s'amène encore bien vite !
Cœur naufragé - errant de plage en plage, Sur ma solitude tranquille, je sens émerger Encore tout imprégné de ton parfum léger, Mon plus douloureux souvenir : ton image !
Je te revois - sans relâche tâchant de nager Sans larmes aux yeux, vers la côte sauvage Et, de flux en reflux - achopper au rivage, Ô que ton amour fut ingrat et passager !
Aux soleils rares - pour l'éternité exilés, Succèdent : des nuits plus ou moins infinies Où manquent ces heures par l'extase unies Comme ta lumière manque à mes yeux voilés
Bonheur défunt - achevé à peine commencé, Tous ces jeux futiles ont brisé tant de charmes Mais, dois-je céder au chantage et aux larmes ? Déjà, trois quarts de mon âme y ont renoncé.