Rien n'est resté de ta folie légère Ici, hormis une vieille photographie Qui se meurt sur un coin d'étagère Et à laquelle, souvent, je me confie
J'ignore où tu es ! Simplement, je songe Que tu vis ailleurs avec un autre que moi, Loin de l'abîme dans lequel je plonge Avec en ma conscience : le manque de toi Et le remords, qu'un écho lugubre prolonge
Quoique je rêve encore sous l'opale lunaire De ton corps à ma chair incessamment uni, Mon orgueil grand et triste d'âme ordinaire S'enténèbre d'un deuil que je sens infini : Mes bons souvenirs d'amour et d'eau claire Ont - l'un après l'autre - expiré ; c'est fini.