Je me brûle le cœur, chaque soir, dans une alcôve Lorsque son corps -contre mon corps- se love, Entre les plis poudreux des coussins de velours Où s'éthèrent nos sommeils caverneux et lourds
Quand ses yeux - bleus comme des hématomes, Des derniers feux du jour vampirisent les atomes Et dardent l'Amour dont nos âmes sont pénétrées, Nos chairs s'amalgament en postures kâmasûtrées
Un accès de douceurs s'empare de la chambre, Sa voix amoureuse et ses longs cheveux d'ambre Jamais, ne seront honorés plus intensivement, Ce ne serait pas -Aimer- que s'aimer furtivement !
Rendus esclaves d'endiablés désirs à satisfaire Et, sous leur obéissance - occupés à ne rien faire D'autre que d'irrésistiblement jouir dans les jeux, Une fatigue sans-fin succède aux loisirs piégeux
C'est ainsi -qu'en liberté- l'un à l'autre enchaînés, Vers un abîme sans fond tous les deux entraînés Nous plongeons, pour atteindre la rive défendue D'un bonheur dont on ne mesure pas l'étendue.