Aimer n'est pour moi qu'affligeante mascarade, Cupidon me délaisse - il a vidé son carquois ! L'archer sans flèches, d'une extravagante parade Détourne les yeux, retrousse un sourire narquois
Puisqu'à mon infortune il manque un solstice, Serait-il permis que mon cœur célibataire Bannisse le Sentiment autant que l'injustice Et, supporte l'ennui d'un Hiver solitaire ?
Faudra-t-il que je laisse des choix cornéliens, D'un abus à un autre, neiger à gros flocons Sitôt que reviendront les frissons éoliens Emplir -de leurs cris tempétueux- les balcons ?
Seul, je finirai - bercé par le chant monotone D'une Revenante oisive à l'aspect trompeur Entrevue dans le demi-sommeil de l'Automne, Secouant ses pesantes chaînes de torpeur
Et, son regard bleu perdu dans mes yeux verts Défiera l'horizon inquiétant, nu et polaire Quand les mondes, mécontentés mais ouverts Mettront en relief : un Soleil crépusculaire.