Alors que les vagues ébranlent les côtes, J'invoque Éole : son souffle triomphant, Son toucher habile sur l'écume, ses notes Ravivent les rêves que je faisais, enfant
Et ces rêves, je les retrouve parachutés D'un avion invisible d'où se filandrent Les cris et soupirs des matelots chahutés Défiant la Mort et dont les ombres méandrent
Je salue, d'une main respectueuse et digne, Les bateaux - toutes voiles déployées Qui me passent sur le cœur ; je me signe Et toutes mes peines semblent balayées
C'est ainsi que - l'âme séparée du corps, En moi je sens naître un sentiment intense, Une harmonie dont je perçois les accords ! Ce vent porte en lui une pure récompense :
C'est le chant des galets dans le courant Qui prolonge l'horizon, en longues traînes Glissant sur les jours et le temps d’avant, Au vieux Pays des bruines armoricaines.