J'ai fait de mon âme un miroir nostalgique Dans lequel je contemple, loin des quiproquos : La morsure sublime qui secoue sans repos, En s'accroissant puis décroissant, mon cœur algique
J'y passe mes jours à donner au Temps : le temps D'accomplir son œuvre ; guidé par la prière Et l'unique promesse d'une vie entière Amplement plus joyeuse à chaque printemps
Je ne songe plus à rien ; sinon à Pauline ! Ayant longue mémoire, je me souviens De ses "Approche-toi, vite !" et de ses "Viens !" Entremêlant au crépuscule leur force féline
Aussi, quand pavoisée de lys, elle s'habillait En appariant les fleurs à sa fine musique : D'un éclat diamanté rose, presque magique, Belle entre toutes les femmes, elle brillait
Après mille regards projetés dans la glace, Je me rappelle avoir aimé mieux ; et pourtant M'est présent de Pauline un aspect important : Elle avait ce qui manque aux autres : la grâce.