Le bruit confus de langueurs cadencées Montait du fond des remous tremblants D'un vieux lac austère aux flots sanglants Où gisent mes états de tristesses avancées
Les joues souillées du long baiser paternel Des chérubins hurlaient - voluptueusement Enivrés de spasmes et de frissonnement, Jetant au vent les cendres du Lien charnel
Un Peuple effaré : une nuée de colombes, Planait sur ces restes de Vies inconnues Maudissant les dépouilles frêles et nues Qui sombraient vers le silence des tombes
Puis, du Ciel triste vint le chaos torrentiel Là, sous le reflux enflammé des bougies Comme s'il pleuvait des écumes rougies Dans la fange, où croupissait l'Arc-en-ciel
D'une peur primitive, mon cœur palpitait Mais, le Mal inconsolé fut promis à l'oubli En un Monde abrupt maintenant enseveli : Cet abîme noir, que mon Enfance habitait
Ô si mon corps outré recélait les forces vives De l'Esprit qui l'habite - retenues prisonnières, Il aurait transfiguré, en terres hospitalières : L'orage intérieur de mes luttes convulsives.