La nuit qui vient a des regains d'harmonie : Séléné, pavois d'or au frontispice du ciel, Étend sa claire splendeur sur l'herbe jaunie ; C'est un soir aux tons chauds d'ambre et de miel
Hélios prend le repos : ses teintes orangées, Oblongues aux heures éthéréennes du soir Langoureusement, au vent frais mélangées, Sur l'horizon promènent leur nonchaloir
Lys, muguets hâves et coquelicots écarlates Ont gardé assez de la lumière du jour ; Des chairs de la Terre, leurs fragrances délicates Comme une musique, enchantent l'air alentour
Dans la gaze impalpable des limbes, une fée Nous frôle mais, sans nous toucher vraiment ; Puis advient l'Apparition sainte : c'est Morphée Qui nous tend les bras, ô divin envoûtement !
Et s'attarde un rêve de paix universelle, Que l'on voudrait crier et clamer en chœur Tant, des Cieux l'ombre bleue qui se constelle, Rassérène l'âme et tranquillise le cœur.